Le thon à dents de chien

Cousin des thazards, bonites et autres maquereaux, vous me trouverez généralement en haute mer car j’affectionne tout particulièrement le grand bleu. Rassurez-vous, les plus chanceux pourront aussi me voir flotter dans les forts courants près des récifs. Parfois appelé Gymnosarda unicolor par les scientifiques et autres spécialistes, je préfère davantage mon surnom de thon à dents de chien qui résulte de mon impressionnante mâchoire dotée de larges dents coniques.

Même si j’ai un bon fond, j’impressionne facilement les poissons que je croise avec ce faciès peu accueillant et mon corps massif qui peut atteindre 2,50m de long pour plus de 130 Kg. Ce corps bien galbé me permet même de ne pas trop craindre les requins. Malgré mon gabarit, quand je le souhaite j’arrive à passer inaperçu dans l’immensité de l’océan grâce à ma robe bleue nuit sur le haut du corps et argentée sur mes flancs et mon ventre. Petit détail qui fait toute la différence avec d’autres espèces de thonidés, je présente une petite tache blanche au sommet de ma nageoire caudale. A noter qu’en période de reproduction, nous, les mâles, devenons davantage noires pour séduire nos belles.

Malgré ce que l’on peut penser, je me nourris principalement de petits poissons comme les priacanthes, les anthias et autres calamars. Je les capture soit par surprise soit après les avoir étourdi en ayant effectuer une sorte de bombe (saut hors de l’eau puis choc à la surface) au beau milieu d’un banc. Ce qui compte ici c’est la rapidité et sans me vanter, je peux dire que suis taillé pour la vitesse grâce à de puissantes petites nageoires qui me permettent d’atteindre les 80km/h. En tout, j’en possède 6 en plus de ma queue en croissant de lune… de quoi en mettre plus d’un sur le carreau.

Plus jeune, je me déplace en petits groupes, ce n’est qu’une fois adulte que je deviens plus solitaire. Souvent intrigué par les plongeurs, je peux me rapprocher de vous, attiré par ces curieuses bulles d’air que vous expirez. On peut dire que je suis un poisson peu farouche mais gare tout de même à ceux qui voudraient me caresser de trop près, je présente six à sept pinnules (épines) juste après mes nageoires anales et caudales, de quoi calmer les plus téméraires.

“ Je suis taillé pour la vitesse grâce à de puissantes petites nageoires qui me permettent d’atteindre les 80km/h ”

Thon à dents de chien[/caption]Si vous ne vivez pas dans le Pacifique, vous pourrez également m’observer en Mer Rouge ou dans l’Océan Indien où j’évolue entre 3 et 100 mètres de profondeur. Mais si vous avez un jour l’occasion, venez me rencontrer en plongée dans les atolls de Rangiroa et Fakarava, je vous y réserve un bel accueil.